C’est la Région Midi-Pyrénées qui dans son habit de Père Noel vient de déposer, avec   générosité aux pieds de nos belles sapinières, des cadeaux  tout aussi merveilleux qu’inattendus. 

Notre chemin de fer, vieux et désuet par ses rails à double champignon, ne pouvant plus supporter l’agressivité des tractions montagnardes lourdes  et ne s’accommodant plus que de transports voyageurs à des vitesses de sécurité proches des trains touristiques, va pouvoir renaitre par la « vignolisation » de la voie offerte en partie par cet incroyable Père Noël qu’est le père Martin.

Le Père Noël a donc été généreux.

Il ne nous reste plus qu’à remonter les rails du train électrique.

RFF pourra enfin gérer la ligne Toulouse - Puigcerdá sans restriction d’exploitation et en assurer une vraie optimisation.

Sur les lieux de nos constats de dérèglements d'infrastructures (Novembre 2001, à Luzenac), les longs rails Vignoles ont été déchargés le long de la voie en attendant d’être mis en place.

Le double champignon pourra prendre sa retraite et les coins (notre photo) ayant déjà   commencé à quitter leur poste seront mis définitivement à la ferraille.

 A Ax-les-Thermes, les cadeaux déballés sont stockés, il ne reste plus qu’à les monter  et ainsi  la « vignolisation » prévue deviendra réalité.

 A Andorre - L'Hospitalet, le ballast  approvisionné par route depuis l'Aveyron continu à s’amonceler.

Les traverses en béton sont arrivées, tout comme à Latour de Carol.

Bientôt les conducteurs ne craindront plus de « tirer sur les crans »...pour s’arracher à ces pentes abruptes et gravir les difficultés jusqu’à leurs destinations.

Avec ce renouvellement sont annoncés:

• Un renforcement de l'alimentation électrique
• Le remplacement des ponts métalliques autour de Les Cabannes

  Ce transpyrénéen ou « Trans-midi-pyrénéen » historique aura résisté, alors qu’il semblait voué à l’oubli sans l’opiniâtreté de résistances justifiées si contraignantes pour les politiques.

Après avoir bravé les épreuves du temps, les nouvelles technologies qui permettent de repousser les limites de 1929, vont confirmer une nouvelle fois le chemin de fer de Puigcerdá comme une véritable alternative aux transports routiers pyrénéens et ramener tous les rêveurs à la raison des nostalgiques.

Signe du destin pour l’année du 09 de l’Ariège qui va s’éteindre sur les plaques d’immatriculation, ne dit –on  pas  « Ariège, Terre Courage ». Ce slogan à lui seul résume la force raisonnable de la résistance qui a contraint contre tout et tous à moderniser cette voie ferrée.

Quel bel exemple pour son cousin  le Transpyrénéen de Canfranc, celui qui en Vallée d’Aspe, a fédéré une coalition de bon sens orpheline de ses trains depuis plus de trente ans et qui se bat pour sa réouverture à force de justification sur l’utilité fonctionnelle de son coût économique.   

  Ce combat mené plus à l'ouest par la Région Aquitaine qui ne cesse de lutter pour rouvrir le Pau - Canfranc – Zaragoza n’est plus seulement emblématique mais une nécessité réaliste pour favoriser les synergies Aquitaine-Aragon.

Afin de sceller leur parenté pyrénéenne, pour les plus incrédules et au-delà d’un Gaston Phébus Seigneur du Béarn et Comte de Foix, il faut rappeler que ces deux lignes transpyrénéennes   possèdent toutes les deux un tunnel hélicoïdal dans leurs gènes et qu’il est désormais vain de faire croire que les wagons s’y coinceraient. Les voitures Corail qui sont les plus longues de la SNCF montent bien à Latour de Carol avec le fameux Parisien qu’il faudra sauver à brève échéance.  

Le Toulouse - Puigcerdá modernisé pourra dès lors être un bon laboratoire d'essai pour tester des performances fret du futur Pau – Canfranc. Le Toulouse – Puigcerdá c’est une ouverture forcée, opportune et réaliste de Midi – Pyrénées vers la Catalogne et la fin d’une chimère qui faisait miroiter un eldorado en Aragon.

Pourquoi pas des trains de 800 tonnes sur cette ligne ?

Certains y songeaient déjà il y a plusieurs années. Leur opiniâtreté leur permet d’entrevoir une ouverture réelle vers Vic et Barcelone dans un premier temps et une connexion dans un second temps à l’axe transversal:
 Lérida - Manresa - Vic – Figueras.

Il ne restera plus qu’à augmenter le débit de la partie basse de la ligne entre Pamiers et Toulouse   afin que cette limitation ne soit pas mise à profit pour interdire tout train de fret vers Puigcerdá et ainsi justifier un autre projet tellement gros que la hôte du Père Noel n’y suffira pas…...