Echanges transpyrénéens:

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05/09/2006

Savary voit les Pyrénées de Haut...



Echanges transpyrénéens :

les Députés européens à la rencontre des élus locaux

Une délégation composée de 12 membres de la commission des Transports du Parlement européen s'est rendue à Biarritz et dans le département des Pyrénées les 22 et 23 juin pour discuter avec les autorités locales de la situation des échanges transpyrénéens et de leurs perspectives.

Membre de la délégation, Gilles Savary (PSE, FR), par ailleurs Vice-président de la commission des Transports, revient sur l'intérêt et les enjeux de cette visite en France.



Quel est le bilan de ce voyage d'étude dans les Pyrénées destiné à évaluer les échanges transpyrénéens ?

L'objet de cette mission était double :

  • susciter une prise de conscience des problèmes et des perspectives de trafics transpyrénéens, par les parlementaires européens. Si la problématique alpine leur est familière, les députés ont pour la plupart découvert que le trafic journalier des poids lourds entre la péninsule ibérique et la France est plus de deux fois plus important qu'entre l'Italie et la France (17 000 véhicules par jour dans les Pyrénées contre 8 000 dans les Alpes !) ;

  • informer les autorités locales et nationales des enjeux pour leurs projets d'infrastructure de la décision de concentrer l'essentiel des crédits européens sur des projets transfrontaliers.

    Le budget de l'Union est à ce point faible que la concurrence sera implacable entre les différents projets : il y aura peu d'élus.

    En d'autres termes, cette mission avait pour objectif d'éclairer le degré d'urgence et de priorité des projets transpyrénéens, qu'il s'agisse de la ligne à grande vitesse (LGV) sud Europe-Atlantique ou les échéances plus lointaines, du projet de tunnel de base transpyrénéen pour le ferroutage ou encore des autoroutes de la mer entre la péninsule ibérique et le nord de l'Europe.

    Quelle aide peut apporter le Parlement européen aux élus locaux porteurs de projets en matière de trafic transfrontalier ?La première des aides est qu'il ait lui-même une connaissance précise de la situation locale.

    Jusqu'à présent, le dynamisme des Alpins a très largement occulté l'acuité des problèmes pyrénéens :

  • 2 % de la part modale pour le fret ferroviaire,
  • 17 000 poids lourds/jour dont 10 000 sur l'étroite façade atlantique,
  • changement d'essieux à la gare d'Hendaye,
  • 8 à 9 kilomètres de bouchon routier, 23 jours par mois au péage autoroutier de Biriatou.

    Un véritable capharnaüm frontalier dans une Europe prétendue sans frontières.

    Les députés ont ainsi pu mesurer que cinquante ans après le Traité de Rome, la politique des transports de l'Union européenne avait encore beaucoup à faire, en particulier sur les tronçons transfrontaliers.

    Il est évident que la commission des Transports du Parlement européen aura un autre regard sur les Pyrénées qui la conduira probablement à accorder plus d'attention aux projets franco-ibériques.

    D'ores et déjà, son président, Paolo Costa, a encouragé les autorités françaises et espagnoles à rattraper le retard politique des projets pyrénéens sur les projets alpins qui font l'objet d'un traité entre la France et l'Italie.

    Les élus locaux ont mieux compris que l'Europe n'est pas un Etat, mais qu'elle n'est jamais aussi secourable que quand ces derniers savent ce qu'ils veulent et s'entendent autour de projets communs.

    Quelle sera la suite de cette rencontre ?
    La suite immédiate est justement d'inciter la France et l'Espagne à conclure un traité qui les engage, sans ambiguïtés, autour d'une hiérarchie claire de priorités d'infrastructures transpyrénéennes.
    Si l'arc méditerranéen progresse avec le projet de ligne à grande vitesse Perpignan-Figueras et les contournements ferroviaires de Nîmes et Montpellier, l'axe atlantique est en panne faute de volonté politique de l'Etat.

    Et pourtant, l'Espagne n'est pas qu'un pays du sud accessible par Barcelone, c'est plus encore un pays de l'ouest dont l'accès atlantique a pour vocation de subir une pression croissante de trafics venus de régions industrieuses d'Euskadi ou de Galice, des ports de Bilbao, La Corogne, Lisbonne ou Sinès au Portugal.

    Nous devons également anticiper l'ouverture progressive à des trafics originaires du Maghreb.
    Un projet de tunnel à Gibraltar est déjà envisagé.

    Il est grand temps de réagir. Je crois que notre délégation en a eu la révélation !

     

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