Chemins de fer de l'Herault en régie - Intermodalite.com - Le portail de l'intermodalité

80 ans pour la ligne Ax les Thermes – Puigcerdá 

Accueil | Contact | Ajouter aux Favoris

20/07/2009

C’est le 21 juillet 1929, que le train inaugural venu de Barcelone, s’est engagé sur la voie internationale vers Latour de Carol.


 

 

 


Cette ligne Transpyrénéenne qui est ornée de beaucoup de superlatifs fête son quatre-vingtième anniversaire en toute discrétion.

Pourtant depuis dix jours à peine, la partie française rénovée en profondeur vient d’être a nouveau ouverte aux trafics régionaux. C’est une heureuse coïncidence qui pour cet anniversaire confirme le sauvetage définitif de cette belle infrastructure.

Ligne la plus haute d’Europe à écartement normal, elle a nécessité des prouesses d’ingéniosités lors de sa construction. Elle est pourtant aujourd’hui un outil d’avant garde dans l’aménagement de son territoire. Respectueuses de l’environnement, c’est l’eau des Pyrénées qui fournit l’énergie électrique permettant aux convois de gravir ces pentes.

La force de la raison de nos ancêtres nous ont légué un patrimoine inestimable qu’il ne reste qu’à valoriser.

Ces grâce à l’énergie électrique que dès 1929, une exploitation régulière fût possible en permettant aux locomotives de gravir des pentes de 40 millimètres par mètres de part et d’autre du tunnel du Puymorens.

Du côté Cerdan, la Gare de Porté-Puymorens est la gare à voie normale la plus haute de France. Non loin de là mais sur la voie métrique du Train Jaune, la gare de Bolquère est elle la gare SNCF la plus haute de France.

Cette ligne qui aboutit à Latour de Carol – Enveigt arriva après les deux autres lignes de Cerdagne mais conféra à cette gare le privilège d’une complexité maîtrisée où cohabitent trois écartements de voies et trois tensions d’alimentation différentes.

Le souci d’efficacité fût poussé à l’extrême car les trains descendants participèrent à la fourniture d’énergie pour les trains montants. Ce dispositif appelé freinage par récupération d’énergie est aujourd’hui abandonné  au profit d’un freinage rhéostatique qui dissipe l’énergie produite en chaleur.

C’est bien l’association du chemin de fer et de l’électricité qui ont permis cette exploitation. Ce chemin de fer transpyrénéen a pour pendant un réseau hydraulique de production d’électricité hors du commun qui a aussi son tunnel de restitution sous le Puymorens.

Si la SNCF a vendu ses outils de production d’électricité qui étaient groupés dans la SHEM (Société Hydroélectrique des Pyrénées) au Belge Electrabel, EDF est toujours bien présente sur ce territoire et intègre dans sa centrale de l’Hospitalet la sous station d’alimentation de la caténaire. C’est a l’occasion de l’inauguration de cette installation que l’autorail panoramique X4200 de a SNCF a eu à fréquenter cette ligne.

Autre journée de gloire en 1968, lorsque l’hélicoptère devant transporter la flamme olympique de la station du Saquet au site préolympique de Font Romeu n’a pas pu décoller pour cause de tempête, ce sont les agents de l’équipement qui on traversé les Pyrénées en draisine.

 

Cette ligne fût la ligne où seuls des matériels exceptionnels pouvaient circuler. Ce fut le royaume des BB 4100 midi.

Un autre matériel atypique était présent dès l’après guerre, il s’agissait des deux fameuses Z 4700 Somua.

Ces Z2 avant l’heure permettaient des performances exceptionnelles sur la partie difficile et assuraient un confort incomparable.

L’une d’elle,  victime d’un incendie à Vèbre a entrainé leur rénovation qui les pourvut de pantographes unijambistes leur donnant un air résolument moderne. Elles finirent même leur vie aux essais à 200 km/h remorquant la voiture pendulaire prototype de la SNCF.

On en voit une ici à PORTA où la photo suivante montre l’évolution et des matériels et de l’installation que la construction du tunnel routier a amputé de sa voie de croisement.

Il est à noter que ce tronçon de voie n’a pas fait l’objet de rénovation lors du dernier chantier.

Le matériel moderne dessert toujours cette halte qui est aménagée en gîtes pour le comité d’entreprise des cheminots de Midi Pyrénées qui y viennent beaucoup …en voiture.

La nature n’a pas été clémente avec la ligne. Juste mise en services, un éboulement à mis au tapis une rutilante BB 8600 au dessous de Mérens.

La politique aussi l’avait abandonné et un TER a eu vraiment beaucoup de chance.

Enfin aujourd’hui à 80 ans la ligne est rénovée et son avenir est tout au moins assuré pour les TER.

Quelques curiosités sont apparues et en particulier le quai de Porta effacé par une épaisse couche de ballast à qui il sert de bordure.

A quatre vingt ans la ligne est sauvée.

Ce sauvetage est du à une constante vigilance et à la pression exercée par des organisations mais aussi par des individus qui ont tout fait pour que ce chemin de fer survive.

Alors merci à tous et en particulier à la Région Limousin qui sait que le POLT a besoin d’un débouché et à son Vice Président André Pabanzoglou toujours actif. Merci côté Catalan aux comités de défense et en particulier à Père Piella ancien maire de Ripoll, toujours vigilant. Merci à FERRMED qui a montré son intérêt pour cet itinéraire Européen. Merci à tous ceux qui simplement en parlent et empêchent que la ligne sombre dans l’oubli et enfin merci à ceux qui ont fait leur devoir.

Enfin une pensée à tous ceux qui sont descendu du train en chemin pendant ce quart de siècle de combat pour que ce transpyrénéen survive et en particulier Robert Ramires.

 

©transpyreneens.com - 20/07/2009 - Texte: Robert Claraco
Approfondir le sujet, nous communiquer votre réaction ? N'hésitez pas: contact